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Marie Nimier | Photo-Photo
Comme le roman qui fait l'objet de l'article précedent (Hélène Gestern - Eux sur la photo) j'ai choisi celui-ci pour son titre, en ayant pris le soin néanmoins de lire le 4ème de couverture et de le feuilleter un peu.
Je l'ai fini ce week-end et je reste entre deux sentiments le concernant.
Titre : Photo-Photo | Auteur : Marie Nimier
Editions : Gallimard | Parution : 2010
Synopsis : «Il est une question que l'on me pose souvent, la question des idées. Comment elles arrivent, où je les pêche, le fameux "mais où va-t-elle chercher tout ça".
De quelle façon s'est imposée, en l'occurrence, l'idée d'écrire un roman à partir d'une séance photo avec Karl Lagerfeld ?
J'ai tendance à répondre que les idées n'existent pas, qu'il n'y a que du temps. Ou si elles existent, elles ont bien peu à faire avec la pratique du roman, son écriture au jour le jour. Elles sont là en amont, couvrent des pages de notes préparatoires, puis fondent comme neige au soleil. Restent les parties du corps qu'elles ont mises en lumière, les lignes qu'elles ont inspirées. L'apparition d'un chat. Le clignement d'une paupière. Des chaussures vert tilleul. Deux lettres, un angle, une jetée. Un voyage à Baden-Baden, le rendez-vous des évaporés. La douceur de la bouche de Frederika, son velouté.»Mon avis : S'il y a quelque-chose qui saute aux yeux dès le début de ce roman, c'est une écriture précise, affûtée et qui va droit au but. Pas de longues phrases inutiles. L'idée est assez originale, puisque l'histoire débute lors d'une séance photo-portraits de l'auteur elle-même chez Karl Lagerfeld pour Paris-Match. Ce dernier, au cours de la séance, lui indique connaître son sosie à Baden-Baden, une prénommée Frédérika, masseuse.
A la suite de quoi, plusieurs situations vont s'enchaîner, s'imbriquer pour construire le fil du roman.
Il y a des anecdotes, une sorte d'autoportrait en plusieurs volets, c'est intelligent et drôle, mais si l'on prend le temps de lire entre les lignes, on pourrait presque palper un sentiment de douleur et de souvenirs cachés que je laisse à votre propre analyse.
Le bémol, pour ma part, c'est cette impression de lecture décousue qui revient souvent. On passe d'un lieu à un autre, d'un instant à l'autre, souvent sans passerelle logique.
Ceci dit, c'est une lecture qui reste quand même agréable et anecdotique.
Tags : roman, Marie Nimier, Lagerfeld, photographie, Folio
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